samedi 23 janvier 2010

Et si la véritable épidémie du siècle, c'était... le sucre !


 Vous avez tous remarqué la grosse dégonflade du dragon H1N1 que l'on nous a agité sous le nez cet hiver. Je ne participe pas à la curée contre Roselyne Bachelot quand au nombre de vaccins commandés... qu'aurait on dit si l'épidémie s'était révélée dangereuse et que l'on ait manqué de vaccins, nous obligeant à choisir "Qui" allait avoir droit à la survie ? Mais maintenant que nous sommes sorties de cette préoccupation collective, je me dis qu'il serait temps que nous réfléchissions sérieusement à notre santé.
Et j'ai à ce sujet à vous raconter mon expérience personnelle avec ... le sucre.
Je suis comme beaucoup d'entre vous : j'ai grandi entre barre chocolatée et biscuits consolateurs, j'ai traversé mes études en mangeant des kilos de machins plus ou moins colorés, plus ou moins chimiques, mais toujours sucrés, et j'ai survécu à une bonne partie de ma vie professionnelle grâce au chocolat noir que je planquais artistement sous mes dossiers suspendus dans mon tiroir de bureau (il y avait aussi du mauvais chocolat dans un tiroir apparent, mais c'était un leurre pour les visiteurs et les voleurs ... ben oui, le chocolat, ça me retire tout sens du partage !).
Comme beaucoup d'entre vous aussi,  j'étais capable de faire le lien assez évident entre "contrariété-chagrin-envie de tuer mon boss ou le voisin" et mon envie de sucré.
Enfin, je croyais.
Car à la suite d'une longue discussion avec un thérapeute un peu avant Noël, qui a pris le temps de reprendre avec moi toutes mes idées et toutes mes habitudes sur le sucré, je me suis lancée depuis deux mois dans une aventure nouvelle et tout à fait palpitante : apprendre à vivre sans sucre industriel-béquille.
Et je suis en train d'arriver à des conclusions tout à fait époustouflantes, même pour moi (qui me jugeais, en toute modestie, assez sensibilisée déjà au sujet).
Il y a deux mois, j'ai pris les engagements suivants  avec moi- même:
  • arrêter le sucré type biscuit au chocolat, barre (y compris aux céréales mais en fait bourrées de sucres) , et même biscuits plus anodins type speculoos ou palmier.
  • faire mon pain (et non, je n'ai pas de machine ! croyez vous que l'humanité a eu besoin de machine depuis 3000 ans ? vous allez chez Lidl, vous achetez leur farine a pain qui comprend même la levure, vous battez 4 mn au mélangeur classique, vous laissez reposer avant de cuire dans votre four normal  et ... bingo vous avez un pain parfait !) afin de ne pas recourir aux pains industriels bourrés d'ajouts (et désolée de le dire, mais je comprends même le pain de mes boulangers locaux dans l'industriel : il sèche beaucoup plus vite et me cale beaucoup moins que le pain que je fais).
  • ne prendre un dessert que le midi, jamais le soir, pour ne pas enclencher la machine à avoir envie de sucre avant de me coucher (oui, il m'arrivait de me tasser une demi plaque de chocolat la nuit en mettant ça sur le compte de l'angoisse de ma vie)
  • et surtout, surtout, lorsque je me sens une envie de manger, me poser systématiquement cette question :"ai je vraiment faim, ou suis je en train de réclamer du sucre pour calmer mon angoisse ?" Pour répondre à cette question (et les deux mois passés me prouvent que la réponse est beaucoup, beaucoup moins évidente que je ne le pensais) je m'astreins à ceci : je vais me couper un bout de pain avec un bout de fromage salé. Si j'ai faim, cette perspective me satisfait. Si j'ai seulement envie de sucre pour compenser l'angoisse, le pain-fromage me rebute. Et j'ai pris l'habitude de ne pas céder , à ce moment là, à mon envie de sucre, mais je pose simplement sur le papier les quelques trucs qui génèrent du stress en moi à ce moment-là, question de faire face au moins au vrai problème, et d'avoir une chance de le résoudre.
Qu'ai je découvert après deux mois de ce qui n'est pas un régime, mais une simple prise de conscience de mon rapport à la nourriture :
  • tout d'abord,  je me sens mieux dans mon corps, et que notamment mes douleurs d'estomac que j'associais au stress se sont calmées... ce n'était pas le stress le problème, mais le sucre que j'absorbais pour le gérer !
  • ensuite, je n'ai plus les monstrueux coups de barre qui chez moi pouvaient aller jusqu'au malaise, et que je soignais (bien sûr) avec une barre sucrée. Aujourd'hui je prends en petit déjeuner mon pain (plein d'amour, en plus, quand il est fait maison !) avec du beurre et un poil de confiture maison avec pour le goût, je tiens jusqu'à une heure de l'après midi sans malaise. A mon époque pain industriel et grosse platrée de confiture, je tombais raide à 11 heures !
  • enfin, et plus fort encore,  j'ai moins de crises d'angoisse. Car le sucre est une fausse solution à l'angoisse : il donne l'impression de la calmer sur le coup, mais en fait, lorsqu'il disparait, il génère un phénomène d'angoisse encore plus fort.
J'en ai eu la preuve tangible la semaine dernière : mauvais temps aidant, nous avons décidé avec Noé de faire la cuisine le samedi, et nous avons fait notamment une délicieuse flognarde aux framboises (bon, ne me regardez pas comme ça, il semblerait que flognarde soit un terme suisse, car ici tout le monde fait une tête étrange quand j'évoque ce dessert. En gros c'est un clafoutis !). Entre le fait que c'était délicieux, qu'il faisait un temps de porc, et que l'on s'est installé devant un feu avec un thé et le clafoutis très tentant... je me suis tassé en une heure près de la moitié du plat, avec grand bonheur.Trois heures plus tard, je me suis retrouvée dans une crise d'angoisse phénoménale (du genre, reprenons notre vie de A à Z et listons vaillament . tout ce qui va mal . tout ce qui a été mal . tout ce qui pourrait aller encore plus mal. Et plongeons dans une spirale de désespoir parfait. Vous voyez le genre).
C'est lorsque m'est venue une subite envie d'aller attaquer la fin du plat dans la cuisine que j'ai compris que j'étais en pleine crise de manque de sucre.
LE SUCRE NE CALME PAS LES ANGOISSES, IL LES GENERE !
Voila ma grande découverte (pardon à tous ceux qui l'ont compris depuis longtemps et me l'ont seriné gentiment. il me fallait un déclic personnel pour le comprendre!)
Alors , si vous aussi, vous vous"autorisez un peu de chocolat" (juste un carré, enfin , une ligne, enfin, la plaque... mais bon, seulement pour cette fois... ), si vous aussi vous turbinez au biscuit d'enfance qui console, ou pire, au substitut de repas qui s'affirme régime mais qui en fait, par son goût sucré, réveille les envies chez vous.. arrêtez tout !!
Et il n'est même pas necessaire de "se priver" , simplement de réserver le sucré à la fin du repas à midi, en quantité raisonnable, puis d'être lucide sur les mécanismes de manque de sucre pour les déjouer...
Je vous garantis que vous allez faire la différence, et votre entourage aussi !
Finies les crises de manques, la déprime ou l'agressivité subite ! Le sucre ne joue plus avec vos nerfs , et du coup vous ne jouez plus avec ceux de vos conjoints, enfants, collègues. Une vraie libération, je vous l'assure...
Il me reste à trouver le remède magique pour ces quelques jours du mois que Albert Cohen appelle joliment les "jours du Dragon" où pour le coup, ce sont les hormones qui jouent avec mes nerfs... dès que j'ai trouvé, je vous fais signe !
En attendant, sucrez zen !

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